La ville de Fribourg représente aujourd’hui la
capitale de l´énergie solaire et de l’environnement. Ici, le soleil ne
favorise pas seulement le bon vin ! Ingénieurs, chercheurs, entrepreneurs,
ainsi que les habitants avec l’aide de l’entreprise distributeur de
l`Énergie à Freiburg et ses environs, participent activement au
développement durable. Contrairement à d’autres localités en Allemagne,
Fribourg développe et concrétise de nombreux projets de ce type depuis une
vingtaine d’années. La démarche environnementale ouvre la voie de nouveaux
secteurs économiques et génère la création de nombreux emplois notamment
dans le domaine des services pour la ville.
Il existe actuellement 450 entreprises, avec plus de 10 000 employés qui
réalisent annuellement un milliards d’Euros dans le seul domaine de
l’environnement.
Source: Ouest-France du 7 mars 2008
Fribourg et son village solaire
Ma maison c'est comme une bouteille Thermos. À l'intérieur, les
radiateurs sont éteints mais la chaleur reste égale, entre 18 et 20°C, même
s'il fait -14°C dehors. » Elsa G., une Française, habite le «village solaire
» au bout du quartier Vauban, à Fribourg. Cinq rangées de petits immeubles
de trois étages qui couvrent leurs besoins en chaleur grâce, à la fois, à
leur orientation nord-sud, à une parfaite isolation et à une toiture en
panneaux photovoltaïques. « L'an dernier, pour un logement de 83 m2, nous
avons payé 859 € par mois, charges comprises. Soit presque trois fois moins
qu'à Paris où je vivais avant de rejoindre mon ami, un Allemand d'ici. »
On quitte la douce chaleur de son appartement pour découvrir à pied le
quartier. Coup d'œil sur le « paquebot solaire», immeuble de bureaux, avec
des lofts sur le toit. Il constitue un mur antibruit entre le village
solaire et une voie où passent voitures et transports collectifs. Regard
(surpris) sur le garage solaire, l'un des trois grands parkings collectifs
et obligatoires pour les possesseurs d'une voiture.
Comme nous, chaque année, des milliers de personnes, dont beaucoup
d'élus, urbanistes et architectes français viennent visiter le quartier
Vauban, construit sur les 38 hectares de l'ancienne base militaire française
de Fribourg. Voilà quinze ans, il n'existait pas. 5000 habitants y vivent
aujourd'hui.
« Tout a commencé en 1992 quand l'armée est partie », explique Andréas D.,
42 ans, un autre habitant du quartier que l'on retrouve au Sudden Café,
ouvert dans l'ancien mess des officiers. Dès le début j'ai fait partie du
Forum Vauban, une association qui exigea de la ville qu'elle fasse preuve
d'audace pour ériger un quartier modèle. » Andréas habite un « bâtiment
passif», au troisième étage d'un immeuble conçu par un groupe de
copropriétaires militants et engages comme lui dans le développement
durable. Dans son appart', il fait doux, très doux. «L'an dernier, ma
facture d'électricité s'est élevée à 114€ pour l'année.» On lui fait
répéter. «Oui, pour l'année. Notre immeuble est très peu gourmand en énergie
avec une consommation de 15kWh par m2 et par an. » A comparer avec notre
consommation en France, au minimum dix fois plus importante en moyenne !
Retour au Sudden Café, où Jurgen Hartwig, architecte d'origine, nous
rejoint. Depuis quelques années, il a fondé une petite société qui assure la
promotion des réalisations locales mettant en valeur les énergies
renouvelables. «Ça vous dit de voir?» Allons-y. Auparavant, il téléphone
pour savoir si une voiture partagée est disponible à proximité. «Ce système
mis au point par des habitants est devenu une société de service avec 2 000
abonnés. Pour 48 € par an, on peut disposer d'une centaine de voitures au
gaz dispersées dans toute la ville. Il en coûte 1 € de l'heure. » Mieux que
le Vélib à Paris !
Grâce à ce système, doublé d'un bon réseau de trams, Je nombre de voitures
en circulation a chuté. «En moyenne en Allemagne on compte 500 voitures pour
1000 habitants. Ici à Vauban nous sommes à 120. Les vélos sont plus
nombreux, avec trois bicyclettes pour deux habitants. »
C'est quand même en voiture que nous partons faire un tour de Fribourg,
devenue la capitale allemande du développement durable et plus
particulièrement de l'énergie solaire. Dès qu'on lève les yeux, on ne peut
pas les rater. Les panneaux de cellules photovoltaïques qui captent
l'énergie du soleil pour le compte de la société de production d'électricité
Badenova. Il y en a partout. Sur les toits et parfois les murs de
supermarchés, d'hôtels, d'églises, de foyers de jeunes, de maisons de
retraite, et de plus en plus d'habitations particulières. «Le plus
spectaculaire, c'est au stade de foot», prévient Elsa. Sur le toit plat des
tribunes une forêt de capteurs génère 25 000 kWh d'électricité par an. «Ce
fut le premier stade allemand ainsi équipé à partir de 1995. Depuis,
dix-sept autres ont suivi. »
On file à la Solar Fabrik. Une entreprise fondée en 1996, devenue première
productrice allemande de modules photovoltaïques. Pas très loin, l'Institut
solaire dont les 600 chercheurs en font le plus grand centre de recherche
d'Europe dans son domaine. « Si demain, on ne peut plus vendre nos Mercedes
ou BMW, on vendra des panneaux solaires et des éoliennes», lance Jurgen.
Quand on lui demande pourquoi « ça marche ici et pas chez nous en France?»,
la question ne le surprend pas. «Quand on s'est lancés, voilà quinze ans,
c'était pour dire concrètement notre refus au projet d'une centrale
nucléaire qui devait s'implanter à proximité. On nous disait qu'on ne
réussirait jamais, que nous étions des utopistes. Mais on l'a fait. »
Dernière étape en centre-ville à la Station Mobile. Rond comme une roue de
vélo, ce bâtiment abrite un parking gardé de 1 000 places réservées aux
bicyclettes. Encore un ultime détail pour illustrer le rapide voyage dans
cette ville qui concentre les bonnes pratiques pour un développement
durable? «Même la balustrade de l'escalier extérieur est couverte de
capteurs pour la production de chaleur!»
Yvon LECHEVESTRIER.
Retour au Sudden Café, où Jurgen Hartwig, architecte d'origine, nous
rejoint. Depuis quelques années, il a fondé une petite société qui assure la
promotion des réalisations locales mettant en valeur les énergies
renouvelables. «Ça vous dit de voir?» Allons-y. Auparavant, il téléphone
pour savoir si une voiture partagée est disponible à proximité. «Ce système
mis au point par des habitants est devenu une société de service avec 2 000
abonnés. Pour 48 € par an, on peut disposer d'une centaine de voitures au
gaz dispersées dans toute la ville. Il en coûte 1 € de l'heure. » Mieux que
le Vélib à Paris !
Visiter Fribourg : Chaque année l'association Nature et Culture (6, rue
Rochambeau 56100 Lorient;
www.nature-et-culture.org) organise des visites, en lien avec
Friburg-futour. Voir aussi le site
http://www.freiburg-futour.de/Francais/index.php
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