Ed:15/12/17Sommaire
Visite du dépôt 403 du 2 février 1946 par le CCIR
Visite du dépôt 401 du 12 mars 1946 par le CCIR
Visite de l'hôpital régional de Mulsanne du 5 mai 1946 par le CCIR
Visite du dépôt 401 du 6 mai 1946 par le CCIR
Visite du dépôt 401 du 7 juillet 1946 par le CCIR
Transfert de 513 officiers du dépôt 401 au dépôt 205 de Baccarat le 7 juillet 1947
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Le camp de Mulsanne a été créé an 1939 pour des troupes anglaises venues en renfort sur le territoire français. Elles sétaient installées dans des baraquements an tôle ondulée, construits an trois éléments, quelles ont laissés lors de leur départ en 1940.
En juin 1940, les Allemands se sont servis de ce camp pour interner des prisonniers français, quils ont expédié progressivement sur lAllemagne daoût 1940 à janvier 1941. Ce sont eux qui ont placé une clôture de fils de fer barbelés.
Le camp de Mulsanne a servi à partir de 1941 pour interner des éléments divers, surtout des Tsiganes, cela jusqu'au 8 août 1944 où le Mans a été libéré par les Américains. Ceux-ci ont créé un camp dofficiers où ils ont rassemblé les officiers allemands capturés au cours de la campagne et dans les "poches" de lAtlantique.
A cette époque, les prisonniers étaient an partie sous des tentes. Les troupes de garde nétaient pas mieux loties. Cétaient des tirailleurs marocains (3 compagnies).
A cette époque, Mulsanne abritait 7 000 officiers prisonniers, dont plusieurs dizaines dofficiers généraux. Les conditions de vie étaient normales, notamment quant à lalimentation, après les sévères restrictions subies an 1945 et 1946.
Lhomme de confiance était le lieutenant-colonel Von Rawen. Il était assisté par un état-major dofficiers subalternes qui parlaient bien français, dont un professeur à lUniversité de Tubingen. Il avait des contacts presque journaliers avec le commandement français du camp. Cétait un esprit très distingué. Le camp était fréquemment inspecté par le C.I.C.R. qui déléguait généralement M. Courvoisier.
Un embryon duniversité avait été créé dans le camp sous la présidence du Dr Uhle, doyen. Il était habilité notamment à faire passer le baccalauréat (Abitur), qui était lobjectif dun certain nombre dofficiers.
Ces prisonniers avaient dautre part, créé un grand orchestre où se donnaient des auditions dune haute qualité. Chacun des officiers généraux y avait son siège réservé, que sil ne venait pas, personne ne pouvait occuper.
Dautre part, comme ils étaient suffisamment nourris, ils sadonnaient à des sports. Les plus jeunes pratiquaient lathlétisme, notamment le lancement du marteau.
Des relations correctes, bien que strictement militaires, sétaient créées entre les cadres français, marocains et allemands. Le poste médical allemand donnait des consultations, notamment son service dentaire qui était bien équipé.
En juin 1947, le cardinal FRINGS, archevêque de Cologne, qui était très populaire an Allemagne, vint visiter le camp. Il fut accueilli par un chant choral de plus de trois cents voix, dune qualité extraordinaire.
Mais le mois suivant un drame désola le camp. Trois jeunes officiers tentèrent de sévader de nuit. Tirés par un garde marocain, deux furent blessés, mais guérirent, le troisième fut tué.
A cette nouvelle, les cadres français, comme les officiers marocains, furent profondément navrés. Mais un mouvement de mécontentement se fit jour parmi certains officiers qui agitèrent des pancartes "pire que Dachau". Le commandement français les consigna tous dans leurs cantonnements pendant 1 jour 1/2. Le Lieutenant Colonel von Rawen demanda à parlementer : il proclama que le devoir de tout officier prisonnier était de chercher à sévader, et que le devoir de tout garde était de len empocher : ainsi chacun avait agi selon son devoir et son honneur, Ce qui mit fin presque instantanément au mouvement.
Peu de temps après, le camp fut dissous. Les officiers de réserve furent libérés, et les officiers dactive envoyés à Baccarat dans les Vosges et au Larzac.
Source: M. Joseph KLUPCZYNSKI, jeune sergent, a été affecté à Mulsanne en qualité dinterprète, le 17 avril 1947, après la dissolution du camp de Rouillé (Vienne), et après une mutation à Prin-Deyrançon (Deux-Sèvres)-.chef de bataillon honoraire, le 29 juillet 1999